Citoyenneté sur Internet
Sur Internet, les jeunes sont susceptibles de poser des gestes illégaux, ou répréhensibles, parfois même sans le savoir. Plagiat, copies non autorisées de chansons, de jeux ou de logiciels, diffusion de messages ambigus ou injurieux font partie des activités « facilitées » par les nouvelles technologies de communication. Il est primordial que les parents soient informés de ces questions d'éthique pour éduquer les jeunes à se comporter en bon citoyen sur Internet.
Le droit d’auteur
Le téléchargement ou l’échange de chansons et de logiciels via Internet, l’enregistrement de photos trouvées sur le Web ou la copie d’articles provenant de quotidiens en ligne peuvent constituer des violations à la Loi sur le droit d’auteur.
Selon la Loi, le créateur d’une œuvre possède « le droit exclusif de produire ou reproduire la totalité ou une partie importante de l’œuvre » ou d’autoriser la reproduction de sa création. Ceci signifie que personne n’a le droit de copier une œuvre qu’il n’a pas créée, sauf si l’auteur de l’œuvre lui donne la permission explicite de le faire.
La présence d’une mention « protégé par copyright » ou du signe « © » sur une page Web ne nous autorise pas à copier le texte ou les images qui s’y trouvent. Il n’est pas nécessaire d’enregistrer son œuvre ou d’ajouter une mention pour qu’une création soit protégée. Les textes, images, films, musiques, animations, sont automatiquement protégés dès qu’ils sont terminés et fixés sur un support. Le droit d’auteur assure une reconnaissance symbolique et pécuniaire du travail de création ce qui encourage la production et la diffusion de nouvelles œuvres. Le piratage et les reproductions illégales, au contraire, privent les créateurs d’une partie de leur revenu. Ceux-ci auront éventuellement plus de difficulté à produire de nouvelles œuvres par la suite.
Dans le but de permettre le meilleur accès possible au savoir et à la culture, des exceptions ont été prévues à la Loi, il s’agit de l’utilisation équitable. La Loi nous autorise donc, sous certaines conditions, à utiliser une œuvre protégée par droit d’auteur dans le cadre « d’étude privée ou de recherche »[3] ou pour faire un compte rendu de cette œuvre. Il est possible, par exemple, de faire une copie d’un document pour son usage personnel (ce qui exclut l’usage commercial ou la diffusion). On peut aussi, en toute légalité, insérer un passage tiré du texte d’un autre auteur dans son propre texte, à condition de l’indiquer et de donner la référence complète.
Plagiat et contrefaçon
S’approprier l’œuvre d’un autre, négliger de mentionner la source d’une citation ou omettre d’identifier un passage emprunté comme une citation constitue une contrefaçon. La contrefaçon, ou plagiat, est une infraction punissable par la Loi sur le droit d’auteur.
Internet a grandement simplifié la vie des plagiaires. Il est facile et rapide de copier le texte d’un travail ou d’une encyclopédie à partir du Web, de le reformater à l’aide d’un logiciel de traitement de texte et de remettre ce « travail de recherche » à un enseignant. Les écoles ont d’ailleurs observé une augmentation importante des cas de plagiat ces dernières années.
La majorité des jeunes savent qu’il est interdit et malhonnête de faire passer le travail d’un autre pour le sien, mais peu connaissent la façon correcte de citer des documents consultés sur le Web. Pourtant, on l’a vu, une citation non marquée ou sans référence constitue aussi un plagiat.Il est impératif d’informer les jeunes des gestes qu’ils peuvent ou non poser lors de la réalisation d’un travail scolaire ou de la production d’une page Web. Cela leur permettra d’éviter des sanctions (selon les règlements de la majorité des écoles, un travail plagié, en tout ou en partie, se voit attribuer la note « 0 ») et surtout de développer leur sens éthique. D’ailleurs, selon une étude de Joy H. McGregor et Denise C. Streitenberger, intitulée Do Scribes Learn? Copying and Information Use, les jeunes auxquels on a enseigné l’importance de la rigueur intellectuelle et donné une formation méthodologique sont beaucoup moins enclins à plagier ou à tricher.
Ainsi, un jeune devrait savoir que la façon dont une idée est exprimée dans un texte est protégée par droit d’auteur, et doit, si elle est reprise, faire l’objet d’une citation. Par contre, l’information brute et les idées sont du domaine public et peuvent être utilisées librement. Un jeune peut, par exemple, utiliser un ou plusieurs textes et en tirer des informations pour un travail. S’il reformule ces données dans ses propres mots, on considérera son texte comme légal et légitime. Le guide des droits d’auteur de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada propose une liste d’exemples d’oeuvres protégées, ou non protégées, par droit d’auteur et de situations enfreignant, ou non, cette Loi.
Nétiquette
Les lois qui s’appliquent dans la vie courante s’appliquent aussi sur Internet, et il en est de même pour les règles de politesse et de civisme. Certaines conventions s’ajoutent, toutefois, à cause de la nature particulière de cette technologie de communication.
Connues sous le nom de nétiquette, ces règles ont été développées pour guider les actions des internautes dans le cyberespace. Elles nous rappellent que, sur le réseau, malgré la distance créée par l’utilisation de la technologie, nos interlocuteurs sont des êtres humains et méritent notre respect.
Plusieurs versions de ce code de conduite circulent sur le Web. Elles contiennent les mêmes règles de base et ont toutes le même objectif : rendre l’utilisation d’Internet la plus agréable possible pour les internautes. Le respect de ces consignes profite donc à tout le monde !
Dans les courriels, comme dans les bavardoirs et les forums de discussion, il faut privilégier la concision et la clarté. L’écrit étant plus difficile à décoder que la parole, il est préférable d’indiquer explicitement le ton du message par des expressions (je blague) ou par des binettes (smiley, émoticônes). Pour la même raison, la nétiquette recommande la prudence lorsque nous lançons une remarque humoristique, ironique ou sarcastique, car elle peut être mal interprétée. La politesse et le respect sont toujours de mise, bien entendu.