Note : 3.0/10 | Pour celui qui porte le même nom qu’un illustre artiste par simple filiation, il est toujours difficile de se faire un prénom, de s’imposer dans un même domaine sans se voir infliger l’étiquette de parent pauvre de la famille. Bon gré ou malgré eux, le rapprochement risque d’être inévitable pour les Français de Space Call, composé pour moitié des frères de Steeve Estatof, vainqueur de la Nouvelle Star saison 2004, même si ce dernier est loin d’être prépotent dans le paysage médiatique hexagonal.
Comparaison, d’autant que ces jeunes gens exercent leur talent dans un registre musicalement plus ou moins proche. Alors qu’ils se prétendent naviguer dans des mouvances « pop-métal-electro », le chant éraillé et agressif, les guitares distendues, et les riffs saccadés de "Superstar" font plutôt penser à du métal gothique teinté d’indus influencé notamment par Marilyn Manson et par Rammstein quand la rythmique prend des allures de défilé militaire.
Cette fois-ci la comparaison s’arrête à une vague ambiance, sombre, un peu glauque car Marc Volta n’a pas l’aplomb de John 5 et les rythmes, souvent très répétitifs, semblent provenir d’une guitare deux cordes, sans âme, sans guère d’efficacité et dont une analyse auditive montre une carence aiguë en originalité. Loin de se démarquer véritablement, la cadence imposée sur "Fuck You Too" et ses breaks néo-metal chers à Clawfinger ravivent brièvement un intérêt qui se faisait pour l’instant attendre. De son côté, Cliff Estatof déblatère des textes (certains très crus) en anglais avec le même entrain, créant très vite une atmosphère minimaliste en terme de richesse et d’attrait.
Pour calmer l’acidité ambiante, le combo lyonnais s'essaie pourtant à la power ballade sur "To Many Left Behind" mais qui, à l’image de l’ensemble, manque de chair, de saveur et mettent un peu plus 'en valeur' les limites vocales de Cliff Estatof, sa performance se faisant très approximative en chant clair.
Et si encore ce titre trouve sa place au sein de "Superstar", la question peut se poser concernant "Dead" qui emprunte sa rythmique initiale au côté RnB de certains boys bands, genre Boyz II Men. Etrange manière de clore un tel album, bien que la virulente énergie rencontrée jusque là reprendra ses droits en fin de morceau.
Le côté décalé cultivé par nos jeunes Français, accoutrés un peu à la manière des suédois de Deathstars ou de Judas Priest, légèrement mégalo, provoquant sur le fond comme sur la forme, fait figure d’ambitions que le musique de Space Call n’arrive pas de son côté à atteindre. Un premier opus peu ragoûtant, aux finitions bâclées qui méritera seulement d’attendre une production plus convaincante.
Chronique rédigée par Hyperunknown parue le 26.08.2009
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